Les Terettes 2010

Comme l'an passé, les Térettes ont sonné les Angélus en l'absence des cloches parties à Rome. Fidèles à la tradition , Blandine et Mélanie L. ont fait le tour du village en clamant à haute voix "il est midi, c'est l'Angélus !" et en actionnant chacune leur bruyante crécelle remplaçant le son des cloches. Les Térettes font partie de la vie du village. La photo prise le vendredi à midi nous les montre toutes souriantes. Cette année , elles étaient deux filles seulement, mais on m'a dit que pour le service du soir, il y aurait aussi des garçons !  Félicitons cette sympathique jeunesse qui assure une manifestation bien vivante de la Semaine Sainte qu'il faut pérenniser.

Et si nous parlions du temps passé ?

Quand j'étais petit, j'étais toujours fourré chez la Tante et le Tonton qui habitaient prés de l'église. Depuis la porte de la grange, on voyait trés bien le cadran du clocher et les aiguilles en mouvement. C'est là que j'ai appris à lire l'heure grâce à l'enseignement de la Tante et du Tonton ! Et ce n'est pas rien, quand on est petit, de dire l'heure en traduisant les positions de la grande et de la petite aiguille !

La Semaine Sainte était l'occasion d'expliquer le voyage à Rome des cloches et leur remplacement par les Terettes qui déambulaient dans les rues du village. Le Tonton était prodigue en renseignements. D'après lui, elles partaient en voyage le Jeudi-Saint et, pour signaler leur départ, elles sonnaient une dernière fois l'Angélus du soir. Après, c'était le silence...  Mais, qu'allaient donc faire les cloches à Rome ? Hé bien c'est simple, elles vont chercher les Oeufs de Pâques !  Ainsi donc, les journées de la Passion étaient converties en un marché d'oeufs que nous souhaitions tous en bon chocolat !   "- Mais dis-voir Tonton, tous les quarts d'heure on entend la petite cloche qui continue de sonner, c'est pas normal puisqu'elles sont parties."  alors, y z'ont oublié la p'tite ?..."  "- Mais non, les grosses cloches n'ont pas oublié la p'tite : elle est trop petite pour pouvoir voler jusqu'à Rome et puis revenir avec leur chargement d'oeufs de Pâques ! La p'tite, elle garde le clocher pendant ce temps-là ! "-Ah bon !..."  Il en sait des choses le Tonton !...

Et pendant le voyage des cloches, et pendant les processions des Térettes dans les rues du village, il y avait une certaine activité dans les cuisines. Si on admettait de présenter des oeufs en chocolat pour le dimanche de Pâques, dans nos campagnes on avait à notre disposition des oeufs de poules qui étaient dignes de cotoyer les friandises en chocolat. Les oeufs frais étaient convertis en oeufs durs comestibles plus longtemps et moins fragiles que les oeufs frais, et par des teintures miraculeuses, mais tout ce qu'il y a de plus naturelles, devenaient bruns, roses, violets... De quoi rêver! Le Samedi, l'Angélus du soir sonnait le retour des cloches et la Résurection que l'on fêterait plus largement le Dimanche de Pâques. L'occasion pour les "Téretteurs et Téretteuses" de passer dans les maisons pour recevoir le fruit de leurs prestations. Déjà les oeufs durs teintés leur étaient largement offert et appréciés comme il convient.

Et le Dimanche pascal, après la cérémonie religieuse, il y avait la distribution d'un oeuf en sucre par jeune ayant assisté à la messe. Cette distribution généreuse était assurée par Mademoiselle Anna Elisabeth MANGIN, la bienfaitrice de la paroisse que l'on ne doit jamais oublier.

Et après, c'était la course dans les jardins où il y avait des oeufs bien cachés, des oeufs en chocolat ceux-là, et puis aussi des "oeufs de poule de couleur !"

Les Térettes d'antan ne doivent pas nous faire oublier les braves Térettes d'aujourd'hui et souhaitons bienvenue aux Térettes à Venir... Demain.

Jean SPAITE - Avril 2010

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